CATÉGORIE DE NOTICE : QUEER

Queer and irony

Chercher quelle libération des contraires nous propose le queer, tout en récusant la linéarité d’une histoire philosophique qui mènerait à l’avènement d’une sortie de la dualité, c’est rouvrir l’étude, dans la « tradition » philosophique, d’autres moments conceptuels où la dualité s’est trouvée contestée. À rebours, le queer noue plusieurs kinships philosophiques, avec la notion d’écriture et de différance issues de la déconstruction, avec la philosophie romantique qui associe l’ironique tenue des contraires à l’ouverture infinie des identités et du sens jusqu’à « l’incompréhensible », avec, aussi, la métaphysique antique et les premiers principes discutés par Aristote. De nombreux.ses théoricien.nes des études de genre dénoncent une binarité universelle et omnitemporelle en citant le tableau des valeurs « masculines » et « féminines » attribué à Aristote. En réalité, celui-ci en révèle la caducité lorsqu’il propose qu’il existe un principe irréductible à la dualité : l’incommensurable, voilà ce que le queer fait vivre, en lui donnant corps provisoire et potentiel par des processus d’écriture qui creusent dans le langage des possibilités de resignification infinies.

Femminiello, nom masculin

Pendant longtemps, la ville de Naples a eu pour représentant le femminiello. Expression d’un mélange complexe d’éléments socio-culturels, cette figure faisait partie intégrante du tissu social des quartiers populaires du centre historique, où elle a joui de popularité et de bienveillance notamment grâce à sa participation à certains événements religieux et folkloriques.

Per molto tempo, la città di Napoli ha avuto il femminiello come suo rappresentante. Espressione di una complessa miscela di elementi socioculturali, questa figura era parte integrante del tessuto sociale dei quartieri popolari del centro storico, dove godeva di popolarità e benevolenza, soprattutto grazie alla sua partecipazione a determinati eventi religiosi e folcloristici.

For a long time, the city of Naples had the femminiello as its representative. Expression of a complex mixture of socio-cultural elements, this figure was an integral part of the social fabric of the working-class neighbourhoods of the historic centre, where he enjoyed popularity and goodwill, especially thanks to his participation in certain religious and folkloric events.

Les mots tordus de Pedro Lemebel : Tengo miedo torero / Je tremble, ô Matador

Poète et romancier, artiste et activiste travesti, Pedro Lemebel reste peu connu en France. La faute sans doute à l’absence de traduction de ses Chroniques. Un seul roman donne accès à cette œuvre irréductiblement politique : Je tremble ô matador. Mais la traduction parvient-elle à rendre compte du lyrisme queer de son auteur ?

Poet and novelist, artist and activist in transvestite, Pedro Lemebel remains little known in France. This is undoubtedly the fault of the lack of translation of his Chronicles. A single novel gives access to this irreducibly political work: My tender matador. But does the translation manage to capture the queer lyricism of its author?

Poeta y novelista, artista y activista travesti, Pedro Lemebel sigue siendo poco conocido en Francia. Sin duda, es culpa de la falta de traducción de sus Crónicas. La sola novela que da acceso a esta obra irreductiblemente política es Tengo miedo torero. ¿Pero la traducción logra captar el lirismo queer de su autor?