Introduction
Dans le contexte du vieillissement de la population et face aux difficultés persistantes pour articuler vie professionnelle et vie familiale, notamment du côté des femmes (Pailhé, Solaz, 2010), la prise en charge des activités participant à la reproduction des individus s’érige en un champ d’études de grande importance en sciences sociales. Pour saisir cette dimension de la réalité sociale, différents outils conceptuels sont mobilisés. Or, ces derniers sont fort variables selon les milieux académiques : le concept de care du côté anglophone, ceux d’anthroponomie (Bertaux, 1977) ou aussi de cuidados dans les espaces francophone et hispanophone respectivement. Pourquoi autant de concepts pour désigner la production-reproduction de la vie ? Quelles différences les uns par rapport aux autres ? Cet article se propose de positionner les cuidados dans la littérature portant sur l’entretien de la vie humaine[1]. À cet effet, il retrace ses usages dans le champ académique, et ce tout en tenant compte de son rapport avec d’autres outils conceptuels existants.
1. Le care : des apports… et des limites
Nul ne peut reconstituer le cheminement des cuidados sans avant revenir sur le concept de care. On doit à Carol Gilligan le mérite de cerner ses premiers contours depuis la psychologie. En s’interrogeant sur le développement moral des individus, elle saisit, à partir d’un travail empirique, les variations selon le sexe. À rebours des travaux de Lawrence Kohlberg, elle démontre que le degré le plus élevé du raisonnement moral ne repose pas sur des principes de justice abstraits uniquement. Sur la base d’un échantillon composé d’individus des deux sexes, elle constate que les femmes « raisonnent d’une voix différente ». En effet, en raison de leur expérience quotidienne traversée par la prise en charge des activités domestiques et familiales, les principes de décision des femmes prendraient en compte d’autres facteurs plus concrets, à savoir en lien avec le souci d’autrui (Gilligan, 2003 [1982] ; Paperman, 2010). Malgré les critiques suscitées par ses résultats de recherche[2], les travaux de Carol Gilligan permettent de revisiter la nature du travail effectué dans la sphère privée, lequel avait été abordé principalement à partir de ses aspects matériels dans le cadre du « débat sur le travail domestique » pendant les années 1970 et 1980 (Carrasco, 2003 [1999]). En effet, le concept de care permettra de mettre en lumière les dimensions relationnelles, émotionnelles et éthiques qui sont également présentes dans la production domestique.
Victime de son succès, l’usage du care est ensuite élargi aux travaux en sociologie et science politique. Dans la période de plein essor des recherches comparatives, amorcée notamment par les travaux de Gosta Esping-Andersen (2007 [1990]) sur les régimes d’État-providence, les études de genre s’en emparent pour complexifier l’analyse et saisir les conséquences des différents modes d’organisation sur les rapports de genre (Lewis, 1997). Ainsi, le social care devient une catégorie analytique des régimes d’État-providence, la démarche étant d’interroger les arrangements socio-institutionnels qui existent autour de la prise en charge du care (Daly, Lewis, 2000): la question est de savoir qui et comment s’occupe-t-on de subvenir aux besoins des personnes les « plus vulnérables » (enfants, personnes âgées et/ou en perte d’autonomie) dans la société. Autrement dit, le care devient une grille de lecture de l’organisation sociale de la production du bien-être. Dans cette lignée, en partant d’une conceptualisation assez large du care, Joan Tronto (2009 [1993]) propose d’ériger cette activité, et sa manière de signifier les relations entre des êtres humains marqués, eux, du sceau de la vulnérabilité, en un principe organisateur des institutions et de la vie en société[3]. C’est, enfin, en raison de sa genèse, des débats théoriques qui l’ont forgé et de ses usages, que le concept de care trouve sa place dans le milieu académique français. Son emploi en anglais sera privilégié, aucune traduction en langue française n’étant satisfaisante pour en restituer l’ampleur (Ibos, Damamme, Molinier, Paperman, 2009 ; Molinier, Paperman, Laugier, 2009 ; Molinier, 2020) : par exemple, tandis que « soins » demeure très attaché au domaine médical, « sollicitude » ou encore « dévouement » ont des connotations chrétiennes. Par ce biais, il s’agit donc particulièrement de garder ses spécificités conceptuelles, critiques et féministes (Molinier, 2020), à savoir : liées à la volonté de rendre compte de l’expérience morale des femmes (en phase avec les travaux de Carol Gilligan), et à celle de souligner l’organisation sociale et politique du large spectre d’activités et d’expériences qui en relèvent, comme l’a développé Joan Tronto.
Or, en dépit de ses nombreuses contributions, le concept de care n’en fait pas moins l’objet de réserves dans le champ académique. Celles-ci portent sur la manière dont il est employé dans les travaux, qui lui attribuent parfois un périmètre de sens jugé fort étriqué. Certes, la conceptualisation livrée par Joan Tronto et Bérénice Fisher est fort globalisante, en renvoyant le care à des activités, relations et dispositions communes à l’ensemble des êtres humains qui, déployées à fois dans les sphères rémunérée et non rémunérée (Dussuet, 2018), consistent à s’occuper des corps, des objets et de l’environnement en vue de rendre « notre monde » vivable. Néanmoins, son utilisation dans les recherches paraît desservir dans certains cas la richesse et la portée du concept. En effet, les critiques pointent une mobilisation du care restreinte en termes d’acteurs sociaux, d’activités et de publics bénéficiaires concernés. En attestent celles s’attaquant à l’exclusion du travail et des travailleuses domestiques du champ du care (Molinier, 2020). D’autres examens des travaux qui s’y adossent soulèvent la non prise en compte, d’un côté, des activités reproductives dont bénéficient les personnes autonomes (Hirata, 2021), telles que les hommes adultes, et, de l’autre, des tâches familiales qui sont externalisées[4] (Verschuur, 2013). En d’autres termes, le care comme désignant des activités relationnelles et des dispositions éthiques déployées avant tout dans la sphère familiale, et plus particulièrement, auprès des personnes les « plus vulnérables », serait privilégié. Cependant, ainsi employé, le care ne renverrait qu’à une réalité « partielle » (Thomas, 1993), à savoir la partie « émergée » de la production de la vie (Bertaux, 2014).
Ces obstacles ne vont pas de soi et auraient trait aux origines du concept. D’une part, sur le plan étymologique, care est issu de caru, en anglais ancien, qui désigne une série d’états émotionnels, dont l’anxiété et le chagrin (Dowling, 2022). D’autre part, le concept resterait ancré aux réflexions formulées sous l’angle de l’éthique, laissant ainsi dans l’ombre les logiques sociales et structurelles qui fondent l’organisation des activités d’entretien de la vie humaine dans une société donnée (Bertaux, 2014). En d’autres termes, l’un des écueils à un emploi du care susceptible de saisir la globalité du processus de production-reproduction des êtres humains s’expliquerait par sa formulation initiale, corrélée plus « à la dimension relationnelle, à la dépendance et à la vulnérabilité, au sentiment, à l’affection, à la sollicitude, à la sensibilité » qu’au concept de « travail » (Hirata, 2021, p.47).
2. Une approche globalisante et systémique de la production de la vie : des concepts de reproduction et d’anthroponomie à celui de cuidados
En langue française, d’autres concepts peuvent être employés pour traiter, de manière systémique et globale, du travail qui concoure à la maintenance des individus : ceux de reproduction et d’anthroponomie. En effet, à travers ces outils l’on désigne, d’un côté, la diversité des activités, biens et services qui sont nécessaires au jour le jour, et, de l’autre, les différents acteurs sociaux (au-delà de la famille) qui les prennent en charge. Néanmoins, les écarts concernant les aspects de la réalité sociale qu’ils tiennent en compte méritent d’être soulignés. D’une part, le concept de reproduction a été forgé au sein de la pensée féministe marxiste, dont la préoccupation intellectuelle était de faire sortir de l’ombre le processus de travail (domestique et invisible) qui aboutit à la fabrication et maintien de la main d’œuvre et sans lequel aucune production de marchandises ne serait donc possible. À la lumière de cet ancrage théorique, par « reproduction » on désigne avant tout l’entretien de la force de travail (Dalla Costa, 2009). D’autre part, le concept d’anthroponomie est construit par Daniel Bertaux (1977) pour comprendre les trajectoires sociales à partir des variations de classe dans la manière de produire matériellement et culturellement les forces humaines[5]. Ainsi, l’intérêt est de saisir de manière originale le processus de distribution des individus au cœur du phénomène de stratification sociale et de dépasser les analyses en termes de « mobilité sociale ». Dans cette perspective, il s’agit moins de s’intéresser au rôle du foyer dans les économies capitalistes que de comprendre en quoi l’entretien des individus participe à la reproduction des rapports de classe.
Le concept de cuidados, en espagnol, traite, quant à lui, de réalités sociales qui relèvent bel et bien du périmètre de sens de celui d’anthroponomie. Également, la formulation de cuidados entre en résonance avec celle quia étéproposée par Joan Tronto et Bérénice Fisher pour le concept de care. Issu du terme cogito, en latin, cuidados désigne alors certes des facultés mentales et cognitives (penser, organiser, orchestrer, etc.), mais aussi des activités de transformation de l’entourage (Durán, 2018). Autrement dit, par cuidados on fait référence à la diversité des travaux qui participent à l’entretien des individus, qu’ils portent sur la planification et l’organisation du travail domestique et familial, les tâches reproductives directes (aider autrui à manger, s’habiller, prendre son bain, etc.) ou indirectes (ménage, préparation des aliments, entretien des vêtements, etc.) qui y sont nécessaires (Pérez, 2014). De cette façon, le champ d’activités englobé par cuidados se révèle assez large, tout en prenant en compte les activités à la fois matérielles et immatérielles de recomposition des forces humaines. Cette formulation permet, ainsi, de désigner un périmètre de publics bénéficiaires, lui aussi, très étendu : les adultes autonomes, qui bénéficient notamment des activités relevant du « noyau dur » du travail domestique (tâches ménagères, alimentaires, etc.), entrent dans le champ d’étude des cuidados.
Cela dit, cuidados présente des spécificités au moment de désigner les acteurs sociaux impliqués dans le processus d’entretien de la vie humaine. Certes, les recherches sur le care et les cuidados, notamment dans le champ des politiques sociales, s’accordent sur la participation des ménages, du marché, des services publics et du « tiers secteur » (associations à but non lucratif, fondations, etc.) au maintien des individus (Daly, Lewis, 2000 ; Razavi, 2007 ; Durán, 2018). Cependant, depuis quelques années les travaux menés dans l’espace académique hispanophone s’intéressent plus particulièrement à la place occupée par la « communauté » dans la reproduction de la vie (Vega, Martínez, 2017). Le contexte dans lequel se déroulent les études sur les cuidados, caractérisé par la crise économique de 2008 (en Europe du sud) et le développement des politiques « néolibérales » pendant les années 1990 (en Amérique Latine), présente un cadre socioéconomique et institutionnel faisant émerger les « solidarités communautaires » (à l’échelle du quartier, du voisinage, des organisations politiques, etc.) comme un acteur non négligeable dans l’approvisionnement social. En effet, face à l’accroissement du rôle du marché dans l’accès aux biens et services de base et/ou au désengagement de l’État dans le processus de reproduction des individus, les phénomènes de mise en commun des ressources (alimentaires, de prise en charge d’autrui, etc.) ont attiré l’attention du champ académique et favorisé l’analyse des « cuidados communautaires » (Vega, Buján, Paredes, 2018). En d’autres termes, l’une des spécificités du concept de cuidados réside notamment dans la diversité des acteurs sociaux d’entretien de la vie humaine qu’il permet d’étudier, ce qui est, par ailleurs, étroitement lié aux contextes sociétaux dans lesquels est encastré l’espace académique hispanophone.
3. Cuidados : un concept-clé de la grille de lecture de la sostenibilidad de la vida
Au regard de cette formulation du concept de cuidados, les travaux menés en sciences sociales dans l’espace académique hispanophone interrogent depuis quelques décennies la « soutenabilité » de l’organisation sociale des relations et activités qui concourent à l’entretien de la vie. Quels sont les acteurs sociaux impliqués dans leur prise en charge ? Quels sont les rapports sociaux (de sexe, de classe, d’âge, ethnoculturels, etc.) dans lesquels s’inscrit leur approvisionnement ? Quels sont les effets des modes d’organisation des pratiques de prise en charge des cuidados sur la double capacité des individus à recomposer leurs forces au quotidien et à articuler des engagements sociaux multiples (professionnels, civiques, familiaux, etc.) ? Autant de questions qui orientent le programme scientifique des recherches adossés au cadre théorique de la sostenibilidad de la vida (soutenabilité de la vie) (Agenjo, 2021). Développée initialement dans le champ des sciences économiques féministes (Carrasco, 2001), cette grille de lecture est désormais mobilisée par d’autres disciplines, dont la sociologie. Ainsi, les recherches en économie s’interrogent, par exemple, sur les conséquences des mesures mises en place en Espagne pour faire face à la crise économique de 2008 sur l’économie du cuidado et, ainsi, sur les rapports de genre (Gálvez, 2014). De leur côté, les travaux en sociologie questionnent les effets des politiques européennes de conciliation soutenant, entre autres, la capacité des familles à déléguer leurs activités quotidiennes sur l’identité des femmes (Martín, 2016) ; s’intéressent au potentiel de la « communauté » (voisinage, professionnels du territoire, commerçants, etc.) en tant que pourvoyeuse de cuidados (Moreno-Colom, 2018) ; ou encore cherchent à saisir ce que l’extractivisme fait aux rapports sociaux et aux relations réciprocitaires dans lesquelles s’inscrit la reproduction de la vie dans les communautés en Amérique du Sud (López, Cielo, 2018). Au regard de ces travaux, le concept de cuidados est au cœur d’une entreprise de réflexion critique concernant l’organisation des sociétés. Celle-ci raisonne à partir de la prise en compte d’un large spectre d’activités, d’acteurs sociaux et de publics bénéficiaires impliqués dans la production et circulation du travail de maintien de la vie.
4. Cuidados : un concept opérationnel ?
Ainsi construit et mobilisé, le concept de cuidados n’en fait pas moins face à des difficultés lors de son usage. D’une part, en traitant de larges pans du quotidien en lien avec l’entretien de la vie, et, d’autre part, en s’inscrivant dans une approche qui s’en empare pour questionner l’organisation socioéconomique dans sa totalité, cuidados fait débat concernant son opérationnalité. En effet, « tout » peut relever de cuidados. Dit autrement, ses périmètres de sens risquent de faire de ce dernier un concept « fourre-tout » (López, Pérez, 2011). Quelles sont les frontières du terme en ce qui concerne les acteurs sociaux, activités et publics bénéficiaires qui en relèvent ? L’achat d’un bouquet de fleurs visant à décorer l’espace intime[6] ; la maintenance des choses sur lesquelles repose la vie quotidienne (la machine à laver, l’aspirateur, le vélo utilisé pour faire les courses d’appoint, parmi d’autres) (Denis, Pontille, 2022) ; ou encore l’aide apportée à autrui par sa famille dans la construction du logement (Vignal, 2018) peuvent-ils être inclus dans ce que l’on entend par cuidados ? À notre sens, la réponse ne peut être qu’affirmative dans la mesure où ces activités sont susceptibles de rendre plus « vivable » la vie des individus qui en bénéficient sur les plans psychiques, techniques et matériels. De plus, leur étude est susceptible d’approfondir la compréhension des rapports sociaux inégalitaires qui sous-tendent l’organisation de la vie quotidienne.
Or, les périmètres de sens du concept s’élargissent d’autant plus que les travaux qui s’en saisissent sont dans un dialogue constant avec d’autres perspectives critiques, dont l’écologisme (Pérez, 2014 ; Carrasco, 2014 ; López, Cielo, 2018) : l’entretien de la nature, en ce qu’il serait favorable à la capacité des générations futures à profiter des ressources de l’entourage, participerait, lui aussi, à la soutenabilité de la vie. Dès lors, si le concept de cuidados constitue un outil très riche pour étudier la réalité sociale, un effort rigoureux et permanent de définition s’impose en vue de son emploi dans le cadre d’investigations (López, Pérez, 2011).
Conclusion
À l’instar des concepts de reproduction et notamment d’anthroponomie, celui de cuidados appréhende l’entretien de la vie humaine de manière globale et systémique. Autrement dit, il permet de traiter des forces productives de reproduction tout en rendant compte de la pluralité des activités, acteurs sociaux et publics impliqués. Ainsi, il constitue un outil permettant aux travaux portant sur la production-reproduction de la vie de sortir de l’ « impasse du care ». En suscitant récemment l’intérêt des recherches dans l’espace académique francophone compte tenu de sa vertu heuristique[7], l’appropriation du concept de cuidados par les chercheur·e·s pourrait certainement contribuer à nourrir la réflexion concernant ses frontières et ses usages et, ainsi, à surmonter ses limites actuelles.
Pour citer cette notice:
Erazo, Sebastián Pizarro: « Désigner le travail de production-reproduction de la vie humaine : les apports et les limites du concept hispanophone de cuidados ». Dictionnaire du genre en traduction / Dictionary of Gender in Translation / Diccionario del género en traducción. ISSN: 2967-3623. Mis en ligne le 12 octobre 2023: https://worldgender.cnrs.fr/notices/designer-le-travail-de-production-reproduction-de-la-vie-humaine-les-apports-et-les-limites-du-concept-hispanophone-de-cuidados/
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[1] Je remercie tout particulièrement Chantal Nicole-Drancourt, qui dans le cadre de nos travaux de thèse a toujours défendu la pertinence scientifique du concept de cuidados et m’a encouragé à l’employer.
[2] Les critiques s’attaquent à une image « essentialiste » de l’activité et du raisonnement des femmes qui, elle, ne tient pas compte des rapports sociaux dans lesquelles ces dimensions sont inscrites (Pérez, 2014).
[3] Joan Tronto et Bérénice Fisher définissent le care comme « une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre “monde”, de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous les éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie » (Tronto, 2009 [1993] :13).
[4] À cet égard, les travaux de Christelle Avril (2014) sur les aides à domicile permettent de saisir les rapports sociaux (de sexe, de classe et de « race ») dans lesquels s’inscrit l’externalisation du care.
[5] Pour Daniel Bertaux (1977), la production des forces humaines (ou anthroponomique) peut être « matérielle » (mise au monde d’un nouveau-né, produire de l’énergie chez l’enfant, etc.) et « culturelle » (produire des capacités à exercer une activité).
[6] Je remercie Daniela, dont l’expérience en tant que fleuriste m’a permis de développer cet exemple.
[7] Voir l’entretien réalisé par Viviane Albenga avec Rafaela Pimentel Lara et Amaia Pérez Orozco (2021) : « On a oublié la dimension conflictuelle du care », Mouvements, vol. 105, nº1, p. 127-134.