LA CURA EN ITALIE

Cette notice retrace les différents usages du terme cura (soin, care), très courant dans la langue italienne, dont le sens a évolué au fil du temps notamment du fait de l’interférence, de plus en plus forte ces dernières années, du terme anglais care[1]. Alors que, sous des appellations différentes, les problématiques de la cura sont au cœur de combats féministes italiens depuis les années 1970, le terme cura commence à circuler dans les réflexions féministes à partir de la seconde moitié des années 1990. La traduction, en 1987, de In a Different Voice de Carol Gilligan ne rencontre pas de premier abord un accueil significatif : il faudra attendre ces dernières années pour qu’un débat large autour de l’éthique de la cura ne se développe. En même temps, la question du travail de soin, qui reste pourtant hautement féminisé, semble moins intéresser les féminismes.

Le salaire au travail ménager

À la fin des années 1960, au sein du féminisme italien, la réflexion se focalise autour de la division sexuée du travail. La distinction entre un domaine productif (le monde du travail) et un domaine non productif (l’espace domestique) est remise en cause. Le collectif féministe Lotta femminista participe alors à une campagne internationale pour le salaire au travail ménager. Le texte fondateur de ce mouvement est Potere femminile e sovversione sociale (1972) de Mariarosa Dalla Costa, texte qui sera repris Outre Atlantique, la même année, par Dalla Costa elle-même qui en écrit une version en anglais avec la militante américaine Selma James : The Power of Women & the Subversion of the Community. Dalla Costa et James fonderont le International Feminist Collective qui lancera la campagne Wages For Housework (WFH : salaire au travail ménager) en Europe. Cette campagne internationale, dont le but est de rendre visible la valeur économique du travail de cura, se déroule de façon parallèle en Italie et aux États-Unis. Étape incontournable en est la publication (en anglais et en italien) de Salario contro il lavoro domestico de Silvia Federici (1975), dont le premier slogan est « on l’appelle amour, nous l’appelons travail non rémunéré ». En interrogeant la naturalité apparente du rôle féminin traditionnel, ces féministes montrent à quel point le travail reproductif est fonctionnel au développement du capitalisme. Le syntagme lavoro domestico (« travail ménager ») recouvre l’ensemble des activités liées au soin : il est « beaucoup plus que nettoyer la maison. C’est servir les travailleurs salariés physiquement et émotionnellement, sexuellement […]. C’est prendre soin de nos enfants » (Federici et Cox, 1975). Le salaire revendiqué est un moyen de mettre en lumière le travail reproductif, pour déjouer l’assignation des femmes aux tâches domestiques et pour démasquer la rhétorique de l’amour : « Le capital a dû nous convaincre qu’il s’agissait d’une activité naturelle, inévitable et même gratifiante pour nous faire accepter un travail sans rétribution » (Federici, 1975).

Gestion de la maison et des enfants, amour, attention et souci pour autrui, vulnérabilité : toutes ces thématiques sont donc présentes dans la pensée féministe italienne des années 1970, qui met l’accent sur la notion de travail et sur l’exploitation invisibilisée des femmes. La cura est envisagée ainsi comme une activité foncièrement négative, aux effets dévastateurs sur les femmes.

La voix différente des femmes

Au cours de la décennie suivante, l’intérêt pour le travail de cura s’affaiblit, remplacé par l’essor du féminisme dit de la différence, un courant qui s’organise notamment autour du groupe Diotima (fondé en1983 et toujours actif). Les féministes de la différence connaissent l’ouvrage de Gilligan (traduction italienne : Con voce di donna / Avec une voix de femme), mais elles en retiennentprincipalement l’idée d’une spécificité de « la femme » (ce que souligne d’ailleurs le choix du titre italien). Dans l’ouvrage le plus significatif du groupe Diotima, Il pensiero della differenza (1987), Anna Maria Piussi se réfère à Gilligan pour valoriser l’alternative qu’elle fournit à une tradition de savoir patriarcale, qui a érigé l’homme en norme ; cura, dans cette perspective, signifie prendre soin de soi en tant que femme, tout autant que la possibilité de parler en tant que femme à d’autres femmes. En fait, au sein de Diotima et des courants féministes majoritaires en Italie dans les années 1980, d’autres références priment, notamment les autrices et philosophes qui s’intéressent à la maternité telles que Luce Irigaray ou Adrienne Rich, ce qui explique pourquoi la « réception italienne de la morale proposée par Carole Gilligan a été inférieure aux attentes » (Vigetti, 2005). Même les éléments pouvant intéresser les féministes italiennes sont déclinés différemment. Pour preuve : l’importance de la relation. Si pour Gilligan la relation est surtout l’interdépendance de tous les êtres humains, chez les féministes de la différence prévaut l’attention aux liens entre femmes (sorellanza, sororité) et en particulier à la relation entre mère et fille. Valoriser ce rapport permet de reconstruire une généalogie féminine de savoirs, une hiérarchie (la mère est fondatrice d’un nouvel ordre symbolique) capable de construire un espace et un langage des femmes pour les femmes.

Cura et travail salarié

Vers la fin des années 1990, on assiste à un changement de paradigme : le mot cura ainsi que le mot care commencent à être utilisés de façon plus large et flexible, au-delà des milieux féministes. C’est qu’on assiste à l’expansion du travail de soin salarié et de la demande de colf et badanti (care workers)[2], à cause de plusieurs facteurs, dont l’insuffisance des politiques publiques sociales, le vieillissement de la population et les flux migratoires (Busi, 2020). Cet accroissement des besoins de cura et la présence physique dans l’espace privé et public de colf et badanti, le plus souvent des femmes immigrées, alimentent la réflexion sur le sens de la cura. Dans un article portant sur sa définition, Maria Grazia Colombo (1995), sociologue et spécialiste de santé publique, se tourne vers le domaine médical, où la théorie du from cure to care (formule utilisée en anglais y compris dans un cadre institutionnel) a commencé à se répandre. Soigner la maladie ne suffit pas : il faut prendre soin des patients·e·s. Cette approche holistique explique le succès du terme anglais dans le domaine professionnel, care se voyant attribué un sens plus ample que cura. Le mot cura reste cependant lié à deux environnements : celui médical (cura comme « l’ensemble de médicaments et remèdes pour le traitement d’une maladie », (Reano, 2007) et celui de la famille. Dans les secteurs administratif et législatif s’affiche aussi une différenciation linguistique : le terme caregiver, utilisé en anglais, indique celles et ceux qui prennent soin d’un malade, qu’il s’agisse de professionnel·le·s ou d’un membre de la famille. Preuve de sa diffusion rapide et profonde, le terme anglais apparaît même dans la Loi de finances 2017 qui opère par ailleurs une distinction entre les caregivers professionisti (professionnel·le·s), telles que les badanti,et les caregivers familiari (« pourvoyeur·euse de soin  familiaux ») pour indiquer celles et ceux qui prennent soin d’un membre de leur propre famille.

La réflexion féministe et académique suit d’autres chemins. Le débat autour du care s’impose en effet dans les années 2000, pas seulement à cause des changements sociaux évoqués, mais plutôt à la suite de la traduction, en 2006, du livre de Joan Tronto Moral Boundaries : A Political Argument for an Ethic of Care, traduit en italien avec le titre de Confini morali : un argomento politico per l’etica della cura. Dans cet ouvrage, qui suscite d’amples débats, le mot care est traduit par cura. Ainsi, l’influence de ce texte contribuera de façon déterminante à l’élargissement sémantique du terme cura au sein des réflexions féministes. La cura se redéfinit comme un véritable rapport au monde, capable de contrer le système néolibéral. Dans cette optique, deux approches, apparemment contradictoires, s’affirment : d’une part, le dépassement d’une vision du domaine de la cura comme typiquement féminin ; d’autre part, la revendication de la cura comme ressource propre aux femmes.

La cura comme outil critique universel

La première approche vise à sortir la cura du domaine privé et familial pour en faire un instrument d’action dans le monde. Il faut donc libérer la notion de son identification féminine et « lui rendre ce souffle universel qui, seul, pourra lui permettre d’avoir un impact sur les destinées du monde » (Pulcini, 2009). L’attention suscitée en Italie par le livre de la philosophe Elena Pulcini La cura del mondo est une preuve de l’importance désormais acquise par ce courant de pensée. La cura subit ainsi un processus de « dé-genrisation » : dans le langage que Pulcini utilise (« individu », « sujet »), dans ses références (à part Gilligan et Tronto, aucune référence féministe), dans ses thématiques (les conditions matérielles du travail de cura, hautement féminisé, sont négligées). L’attention se déplace « du soin en tant que disposition morale, et donc trait de caractère de l’individu, au soin en tant que pratique sociale qui demande le soutien des institutions et une responsabilisation collective » (Casalini, 2012). L’éthique de la cura rappelle aussi notre vulnérabilité et les relations qui nous unissent ; par ce biais, elle en vient à contrer l’apologie de l’individu maître de son destin, portée par le néolibéralisme.

La cura, ressource des femmes

Deuxième approche : dans ces mêmes années 2000, se dessine une conception de la cura qui se rattache aux positions du féminisme de la différence ; la cura est un outil d’action dans le monde pour les femmes, car la spécificité féminine y trouve son expression. Un exemple fort en ce sens est le supplément au numéro 89/2011 de la revue féministe Leggendaria, consacré à La cura del vivere[3]. Si le terme cura n’est pas utilisé de la même manière dans tous les articles, il est possible de souligner un élément commun : la cura est conçue comme une activité à la fois féminine et positive, une attitude que les femmes doivent revendiquer comme un atout. Il ne faut pas considérer les femmes comme des « victimes » du travail de soin. Certaines autrices, telles que Mineo ou Zanuso, soulignent même, dans leur contribution, le plaisir que l’on peut retirer des activités liées au care, leur côté « nourrissant » et « agréable ». À l’évidence, la cura est ici considérée comme une activité genrée, qui relève majoritairement des femmes. Mais, comme dans la vision précédente, la volonté est forte de valoriser la cura comme une éthique permettant de réintroduire dans l’horizon sociétal les relations humaines que le néo-libéralisme néglige. Remarquons aussi un autre point commun aux deux perspectives : la conception positive et optimiste de la cura laisse peu de place à la prise en compte des conditions matérielles des activités de cura, ainsi qu’à l’assignation genrée qui encore aujourd’hui les caractérise.

Qui prend soin ?

Ajoutons une troisième approche, moins répandue mais significative. La réflexion sur la cura est également présente chez des chercheuses qui se rattachent aux positions du féminisme radical ou matérialiste. Dans un article de 2018 qui relie le travail de soin non rémunéré aux violences faites aux femmes, Marie Moise met l’accent sur la dimension corporelle du travail de soin, un changement de perspective qui lui permet de souligner l’asymétrie des rapports de pouvoir que souvent la cura cache : « Comment dire non, lorsque celui qui exige le geste du soin est celui dont dépend notre travail, notre permis de séjour voire notre intégrité physique ? ». En se référant aux travaux d’Elsa Dorlin, Moise introduit en Italie le concept de dirty care, une forme ambivalente de soin où l’on prend soin des autres pour se protéger des autres.

Le récent volume dirigé par Beatrice Busi, Separate in casa, s’inscrit aussi dans le sillage d’un féminisme radical et matérialiste. Il propose une perspective de la cura qui part du point de vue des femmes badanti et colf. Un fil conducteur lie ses réflexions à celles des féministes italiennes des années 1970 : le soin est une corvée, il demande une disponibilité physique et mentale, des heures de travail et des compétences qui n’ont rien à voir avec une supposée nature féminine. Cette position s’oppose à une vision positive de la cura en tant qu’attitude antagoniste au système capitaliste ; ici, la cura fait partie intégrante du système économique, mieux encore, l’appréhender comme un métier pénible permet de mieux comprendre les transformations du monde du travail, y compris les processus de féminisation.

La cura et la pandémie

En Italie, comme ailleurs, la crise liée à l’épidémie de covid-19 a mis en lumière l’importance du travail de soin, enentraînant une généralisation de la notion de cura, son élargissement et, souvent, la perte de sa dimension genrée. C’est le cas, par exemple, du projet La società della cura[4] (La société du soin), qui réunit une centaine d’associations dans le but d’affronter des problématiques sociales et environnementales.

Les articles dédiés à la cura fleurissent et pourtant « l’espace donné à l’analyse des conséquences genrées de la pandémie reste, malheureusement, marginal » (Coveri et Montesano, 2020). Le pouvoir politique semble aussi vouloir gommer les inégalités de genre : le décret Cura Italia (mars 2020), tout en affichant le mot cura dans son intitulé, prend en considération de nombreuses professions qui méritent l’aide de l’État, mais il oublie colf et badanti. Les limites de ce décret sont le point de départ d’une tribune, « Verso una democrazia della cura », publiée en avril 2020 dans une revue féministe en ligne, InGenere. En réfléchissant sur le rôle crucial joué par les figures professionnelles du soin ainsi que sur les problématiques spécifiques qu’elles doivent affronter, les signataires demandent des mesures législatives concrètes et une revalorisation sociale du travail de soin.

Les discussions autour de la cura, et de son importance vis-à-vis de la pandémie, sont alimentées par une autre tribune féministe, « Salto della specie », publiée en mai 2020 dans le site La libreria delle donne. Les signataires affirment que la vulnérabilité de nos corps, l’importance de la relation et la volonté de prendre soin des autres – des pratiques que la crise sanitaire a placées au centre de la scène – « font partie d’une ancienne mais toujours présente expérience féminine ». En voulant renverser la valeur hiérarchique attribuée au genre qui voit le féminin comme le pôle négatif, les signataires revendiquent « avec fierté » l’expérience des femmes. Cette expérience féminine de cura est, d’après elles, extérieure au système néolibéral et aux lieux de pouvoir (qui sont masculins), c’est pourquoi il est important que les femmes la défendent.

Une dernière contribution à ce débat très actuel est l’ouvrage de Giorgia Serughetti Democratizzare la cura (2020). Un besoin de cura répandu, partagé, global est, selon l’autrice, l’une des conséquences les plus fortes de la pandémie. Serughetti utilise le mot cura tout en précisant qu’elle retient le signifiant italien mais le significat anglais et en se référant nommément à Tronto : « En adoptant cette perspective, j’aimerais vous inviter à penser à la cura […] comme un système complexe d’activités de manutention du vivant ». L’épidémie de covid-19 fonctionne, dans ce texte, comme un point de chute : elle dévoile les inégalités sociales, raciales et de genre de notre société, elle dévoile la crise de la cura nourrie par des décennies de coupes budgétaires. L’épidémie de covid-19 a sonné le glas de l’illusion néolibérale de l’individu autonome, maître, sans peur et dévoile la vulnérabilité des corps et le besoin de relations. Serughetti n’ignore pas l’assignation des femmes à la cura ni la contribution de ces dernières pendant la pandémie, cependant ses réflexions se veulent le point de départ d’une théorie – une éthique – de la cura plus large. La cura dépasse les frontières du travail et du genre, elle devient une vision du monde. 

On constate que les réflexions sur le mot cura et sur le sens de la cura acquièrent de nos jours en Italie une importance notable. En même temps, on constate une progressive différenciation : le terme anglais care prédomine dans les domaines professionnel et médical ; le terme italien cura prime dans les réflexions féministes et philosophiques. Néanmoins, l’utilisation du terme cura subit une forte interférence du terme anglais, au point que, dans certains cas, on pourrait presque parler d’hybridation : signifiant italien et significat anglais.

En s’engouffrant dans la brèche ouverte par la crise sanitaire et socio-économique, les réflexions sur la cura qui dominent le débat public en Italie essaient d’élaborer une stratégie d’opposition au paradigme économique néolibéral. La cura se configure donc de plus en plus comme une réponse à la crise du système, comme une réponse capable de soigner les maux mis en évidence par la pandémie.

Remarquons qu’il s’agit d’une vision dégenrée qui risque d’occulter à la fois la matérialité du travail de cura et sa féminisation, en opérant un déplacement d’optique : la réflexion et la contestation ne visent pas le système patriarcal et ses rapports de domination sexuelle, elles visent le néolibéralisme et sa marchandisation de toute relation humaine.

Pour citer cette notice

Contarini, Silvia; Faccini, Sara; Spinelli, Manuela : « La cura en Italie ». Dictionnaire du genre en traduction / Dictionary of Gender in Translation / Diccionario del género en traducción. ISSN: 2967-3623. Mis en ligne le 01 juin 2021: https://worldgender.cnrs.fr/notices/la-cura-en-italie/.

Références

Alemani, Claudia et al. (2020), « Verso una democrazia della cura », InGenere, 2 avril : http://www.ingenere.it/articoli/verso-una-democrazia-della-cura

Beccalli, Bianca, Martucci, Chiara (2005), Con voci diverse. Un confronto sul pensiero di Carol Gilligan, Milan, La Tartaruga.

Busi, Beatrice (éd.) (2020), Separate in casa. Lavoratrici domestiche, femministe e sindacaliste : una mancata alleanza, Rome, Ediesse.

Casalini, Brunella (2012), « L’etica della cura. Dal personale al globale », B@baleonline/print, Voci e percorsi della differenza, nº 12, p. 223-233.   

Colombo, Grazia (1995), « Per una definizione del lavoro di cura », Animazione sociale, nº 1, disponible online dans le site de l’Università delle donne : http://www.universitadelledonne.it/colombo%20g.htm

Coveri, Andrea, Montesano, Maria Grazia (2020), « Perché la pandemia non ci rende tutti uguali », InGenere, 26 mars : https://www.ingenere.it/articoli/perche-la-pandemia-non-ci-rende-tutti-uguali

Dalla Costa, Mariarosa (1972), Potere femminile e sovversione sociale, Padoue, Marsilio.

Dominijanni, Ida et al. (2020), « Salto della specie », Libreria delle donne, 12 mai : https://www.libreriadelledonne.it/puntodivista/contributi/salto-della-specie/

Federici, Silvia ([1975] 2020), « Salario per il lavoro domestico », in Verona Ombrecorte (dir.), Il punto zero della rivoluzione. Lavoro domestico, riproduzione e lotta femminista, p. 31-40.

Federici, Silvia et Nicole Cox ([1975] 2020), « Contropiano dalle cucine », in Silvia Federici, Il punto zero della rivoluzione. Lavoro domestico, riproduzione e lotta femminista, Vérone, Ombrecorte, p. 46-62.

Moise, Maria (2018), « Amami o faccio un casino », JacobinItalia, 23 novembre : https://jacobinitalia.it/amami-o-faccio-un-casino/

Piussi, Anna Maria (1987), « Visibilità/significatività del femminile e logos della pedagogia », in Diotima, Il pensiero della differenza, Milan, La Tartaruga.

Pulcini, Elena (2009), La cura del mondo, Turin, Bollati Boringhieri.

Reano, Lisa (2007), « Cura (lavoro di) »,in Commissione Regionale per la Realizzazione delle Pari Opportunità tar Uomo e Donna, Glossario. Lessico della differenza, p. 50-54.

Serughetti, Giorgia (2020), Democratizzare la cura, Milan, Nottetempo.

Vigetti Finzi, Silvia (2005), « Carol Gilligan e l’influenza del suo pensiero in Italia », in Bianca Beccalli et Chiara Martucci (dir.), Con voci diverse. Un confronto sul pensiero di Carol Gilligan, Milan, La Tartaruga, p. 23-40.


NOTES

[1] C’est pourquoi nous avons choisi de laisser en anglais les expressions qui sont couramment utilisées en anglais aujourd’hui en Italie. Les citations de textes en langue originale italienne sont traduites en français par nos soins. Les titres des ouvrages ou articles, les noms des revues, blogs, des associations etc. ne sont pas traduits.

[2] Le terme colf (forme abrégée de collaboratore familiare – collaborateur familial) correspond à toute forme de travail domestique salarié. Le terme badante désigne une figure spécifique, très répandue depuis une vingtaine d’années au point de devenir un véritable phénomène socio-économique qui ne trouve pas de correspondance exacte dans d’autres pays. Il s’agit d’une sorte d’auxiliaire de vie demeurant souvent chez son employeur, notamment des personnes âgées. Ces deux termes, colf et badante, sont couramment utilisés au féminin, car ils désignent des activités exercées très majoritairement par des femmes. À remarquer également qu’en Italie on utilise de plus en plus le terme anglais careworkers pour indiquer l’ensemble de ces catégories.

[3] La cura del vivere, supplément à Leggendaria, nº 89, septembre 2011.

[4] La società della cura. Fuori dall’economia del profitto : https://societadellacura.blogspot.com.


ÉTIQUETTES

corps, féminisme de la différence, globalisation, néolibéralisme, soin, travail domestique, travail invisible