CABANES

La maison renvoie traditionnellement à l’idée de calme, de repos, de sécurité et de stabilité. Face à l’adversité du monde du travail, aux agressions du quotidien, aux rythmes effrénés qui scandent nos vies, la maison incarne souvent un lieu de paix en rupture avec le monde extérieur, où se retrouver en tête à tête avec soi-même et ses proches. La maison, à cet égard, relève du foyer, au sens étymologique du terme, ce lieu où brûle le feu, feu qui réchauffe les habitant·e·s et fait rayonner la lumière. Pourtant, ajoutez « femme » à « foyer » – comme dans l’expression « femme au foyer » – et une autre histoire de la maison peut s’écrire. Une histoire de la maison comme lieu d’oppression, où se mêlent assignation aux tâches domestiques et de soin, prise en charge des enfants, violences conjugales et marginalisation de l’espace public. C’est tout l’intérêt du féminisme que de démystifier les imaginaires qui camouflent la réalité de l’oppression. La pandémie de COVID et les mesures de confinement qui ont été prises dans la foulée ont réactivé cette dichotomie qui caractérise l’espace domestique. Espace de protection contre le virus, la famille a été érigée en cellule refuge. Simultanément, le confinement a aussi entraîné la hausse des violences domestiques. Les appels d’urgence pour violences conjugales ont augmenté de 60% en Europe pendant le confinement[1].

Bref, un point de vue critique sur l’espace domestique invite à reconsidérer la maison et à l’envisager comme un espace violent et normatif, où sont transmises et reproduites les normes de genre et de sexualité.

Nous souhaitons penser la cabane (au sens à la fois littéral et métaphorique) comme une manière de repenser et d’élargir les imaginaires de la maison et du chez-soi. La cabane comme hétérotopie, comme lieu de la différence à partir duquel reconfigurer, réinventer et élargir le sens comme la fonction de la maison. Autre de la maison, la cabane est bien ce « contre-espace », cette « utopie localisée » que « les enfants […] connaissent parfaitement » (Foucault, 2009, p. 24) :

Bien sûr, c’est le fond du jardin, bien sûr, c’est le grenier, ou mieux encore la tente d’Indiens dressée au milieu du grenier, ou encore, c’est – le jeudi après-midi – le grand lit des parents. C’est sur ce grand lit qu’on découvre l’océan, puisqu’on peut y nager entre les couvertures ; et puis ce grand lit, c’est aussi le ciel, puisqu’on peut bondir sur les ressorts ; c’est la forêt, puisqu’on s’y cache ; c’est la nuit, puisqu’on y devient fantôme entre les draps ; c’est le plaisir, enfin, puisque, à la rentrée des parents, on va être puni. (ibid.)

Enfant, on dérive de cabane en cabane, on échafaude, on détruit, on reconstruit, et dans cette liberté reconquise en l’absence de l’autorité parentale, dans ce formidable chahut, on rit à gorge déployée. La cabane c’est la liberté de faire quand les gardiens de l’ordre sont absents. C’est aussi la liberté de s’adonner à des plaisirs éphémères : vouée à disparaître, la cabane ne cherche pas à durer. C’est peut-être ce qui lui permet de s’affranchir des normes qui organisent et régulent le quotidien de la maison.

Pourtant, la cabane a aussi sa face obscure : l’éphémère peut se transformer en violente contrainte quand la cabane se fait habitat de fortune pour les populations migrantes ou roms, que les forces de l’ordre rasent jour après jour. La cabane, enfin, c’est peut-être aussi une manière de renouer avec l’avant de l’ordre colonial. Habiter dans une cabane, c’est indiquer un chemin plutôt qu’une adresse. La colonisation française s’est accompagnée de l’attribution de noms de rue et de numéros de maison dans la partie non détruite de la Casbah d’Alger. Ce maillage administratif du territoire « fonctionne comme une sorte de carcan administratif » à partir duquel identifier les populations et combattre efficacement les insurrections (Lambert, 2017, p. 12). On le voit bien : le dispositif de la maison s’insère ici dans un dispositif urbain et colonial de surveillance du territoire.

En 2019, l’écrivaine Marielle Macé a publié un petit ouvrage remarquable intitulé : « Nos cabanes ». Elle y fait référence à un ensemble de lieux d’opposition, de zones dissidentes où s’inventent des futurs alternatifs et où sont repensés les territoires du commun. Situées au cœur des villes ou en périphérie, au bord des rives ou sur des terrains agricoles, les cabanes peuvent être entendues comme des traductions de la maison, du chez-soi et de l’intérieur à la première personne du pluriel. Créer des cabanes c’est élargir le monde en l’ouvrant à des lieux de l’altérité radicale. C’est traduire le « chez soi » ou la « maison », dans une langue qui ne parle ni la propriété ni le soi. C’est repenser le commun en dénouant les oppositions qui structurent l’ordre de la modernité occidentale : l’indigène et l’étranger, le privé et le public, la nature et la culture, l’humain et le non-humain.

À partir de cette définition de la cabane, comme l’autre de la maison, nous proposons ci-dessous des récits individuels qui parlent de « nos cabanes », de ces lieux de la différence et de la différence des lieux. Chacun de ces récits peut se lire comme une traduction personnelle de l’idée de cabane. Ces propositions restent ouvertes : quiconque souhaite parler de sa/ses cabane/s peut soumettre un autre texte. Nous l’envisageons comme une cartographie en devenir de cabanes féministes, dissidentes, rebelles et anti-normatives.

Quand les archives se font cabanes

Ilana Eloit

Le triangle de la mémoire lesbienne
Le triangle de la mémoire lesbienne à Paris, par Google Earth.

J’ai élu domicile dans les archives féministes et lesbiennes de la ville de Paris. La géographie de cette cabane de la mémoire forme un triangle difforme qui s’étend de la Bibliothèque nationale de France dans le 13e arrondissement, à la bibliothèque Marguerite Durand quelques centaines de mètres plus au sud, aux archives lesbiennes de la rue de Charonne. Je navigue à vue et en toute familiarité d’un point à l’autre de ce triangle, en m’autorisant parfois des détours buissonniers par la bibliothèque municipale du coin pour récupérer de vieux romans lesbiens. Mes seules bornes temporelles sont celles de l’heure d’arrivée (l’ouverture) et de l’heure de départ (la fermeture). Une fois à l’intérieur, plongée dans ces traces de vies passées, de colères étouffées et de rêves éteints par les boites en cartons, le temps se dissipe. J’en oublie mon téléphone, les chuchotements qui bourdonnent autour de moi comme les klaxons qui hurlent à l’extérieur. Je me laisse tout entière être emportée par le flot de ces voix, de ces existences que je touche des doigts. Me fondre dans les archives, devenir archive, c’est me transporter dans un passé qui devient mon présent. Au bout d’un moment, je peux reconnaître sans l’ombre d’un doute qui a écrit un tract anonyme par le style de l’écriture comme l’année de la rédaction par le type de termes employés et les références aux événements contextuels. Cette cabane c’est ma capsule temporelle. Je tourne les pages d’un calepin de prise de notes et je m’attarde alors sur les dessins en bleu et blanc, faits au stylo pendant une réunion qui suscite soit la rêverie soit l’ennui soit les deux. L’énorme flaque de café qui a laissé son empreinte sur une feuille date de quelques minutes seulement : j’attends que revienne celle qui est en train de passer un coup d’éponge sur sa chemise. Je vois les annonces de fêtes lesbiennes rue Frédérick Lemaître et j’enfourche mon vélo pour m’y rendre, retrouver ce peuple de fantômes qui habite ma cabane. Je rêve qu’en appelant l’un des numéros de téléphone de l’une de ces innombrables associations, quelqu’une décroche au bout du fil pour me souhaiter la bienvenue en 1983. Je suis seule mais je n’ai jamais été aussi entourée et peut-être même que je ne me suis jamais sentie aussi chez moi. Pendant chacune de ces longues journées, je festoie avec ma communauté de spectres, je leur parle, elles me répondent, je flirte, j’apprends des secrets. Ma cabane est mélancolique : elle est peuplée de fantômes qu’elle honore, avec lesquels je pleure, avec lesquels je ris, avec lesquels je monte sur les barricades. L’archive comme hétérotopie de l’historien·ne queer, comme pratique de l’anachronie.

Des lieux qui n’ont pas fait histoire parce qu’ils ne sont pas du passé

Joana Masó

François Tosquelles, Un film muet très parlant, Saint-Alban-sur-Limagnole, 1959, archives famille Tosquelles.

Pendant des années j’ai logé dans les archives d’une histoire qui ne mourait pas parce qu’elle n’était pas du passé. C’était une histoire de lieux improbables dans lesquels on réussissait toutefois à vivre. Des lieux qui étaient voués à n’être que des lieux de contrainte, de souffrance, tout au plus des espaces où l’on tentait de survivre pour ne pas mourir. C’étaient des hôpitaux psychiatriques que le psychiatre François Tosquelles a appelés asiles parce qu’un asile permet toujours d’accueillir. Il est arrivé en France en traversant les Pyrénées à pied pour échapper à la dictature espagnole du général Franco en 1939. Depuis 1940, à son arrivée dans la région de la Lozère bientôt sous l’Occupation, il fit de l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole un lieu de résistance à la faim sous ce qu’on a appelé rétrospectivement l’extermination douce, entre 1940 et 1944, quand la France a laissé mourir 40.000 malades dans les hôpitaux publics. C’est grâce au travail collaboratif avec la production agricole locale et les ateliers d’ergothérapie, mais grâce aussi aux tournages et aux projections de cinéma, au théâtre et aux fêtes votives qu’un hôpital peut non seulement accueillir mais cesser d’être un lieu de réclusion pour ne plus être coupé de la vie. À Curières, Tosquelles rencontre en 1959 le pédagogue et écrivain Fernand Deligny qui, depuis le début des années 1950, travaille avec des enfants et des adolescents autistes dans les Cévennes, en créant des milieux de vie que le système institutionnel leur refusait. C’est aussi à travers le cinéma, avec l’association La Grande Cordée, que Deligny réussit à faire des cabanes dans des espaces longtemps coupés de la vie et du vivable. Le rapport au lieu émerge comme le fil rouge de ces expériences de vie et de transformation : pendant de longues années, les éducateurs autodidactes (des ouvriers, des étudiants, des paysans) qui travaillent avec Deligny transcrivent dans des cartographies dessinées et des lignes d’erre les mouvements et les tracés de ces enfants dans le territoire. L’expérience des Cévennes et de Saint-Alban se retrouvent et se continuent des années plus tard à Cour-Cheverny dans le département de Loir-et-Cher où est créée la clinique expérimentale de La Borde, avec le psychiatre Jean Oury, disciple de Tosquelles ayant séjourné à Saint-Alban, et le philosophe Félix Guattari qui, avec Gilles Deleuze, écrira L’anti-Œdipe. Capitalisme et schizophrénie I en 1972 et Mille plateaux. Capitalisme et schizophrénie II en 1980. Ces pratiques expérimentales qui ont travaillé à la critique et à la transformation de la normalité et de la norme, et qui ont produit une matrice d’expériences importantes pour les études féministes et de genre, se dessinent aujourd’hui pour nous comme des formes d’inventer un lieu. Comme si toute transformation tenait à cette transformation des lieux.  

Quand on ne choisit pas les cabanes

Manuela Salcedo

Accueil de Merde/ Blog : https://blogs.mediapart.fr/accueil-de-merde

C’est le 29 juillet 2020 à l’aube, le préfet de police de Paris vient en personne s’assurer que toute l’opération se passe bien. On parle de 2000 personnes ou plus. En passant par cet endroit deux à trois fois par semaine, je me rendais bien compte que le nombre de tentes augmentait régulièrement, comme celui des bouteilles d’eau vides jetées par terre ou dans le canal. En revanche, celui des toilettes publiques mobiles demeurait stable : seulement trois. Parfois j’écoutais de la musique en passant à vélo, essayant de ne pas trop regarder. D’autres fois je regardais les bénévoles de l’Armée du Salut distribuer des repas et parfois je comptais le nombre de tentes qui s’accumulaient, en me demandant pourquoi il n’y avait pas de femmes et d’enfants vivant là. La plupart du temps, j’essayais de faire ces 30 mètres le plus vite possible en regardant fixement par terre pour éviter les éclats verts de bouteilles de bière afin de ne pas crever les pneus de mon vélo et ne pas devoir respirer l’odeur des urines stagnées sous le pont.

Ça doit être l’évacuation numéro soixante-et-quelques depuis 2015 à Paris, et le préfet dit toujours que ce sera la dernière, car il va faire tout ce qui est dans son pouvoir pour empêcher d’autres campements illégaux. Des campements de misère de trois cents tentes posées les unes à côté des autres, pas comme dans les campings de vacances aux tentes confortables, non. Ces tentes sont des cabanes de 20 euros, achetées juste à côté au Décathlon de Rosa Parks.

Ce n’est pas ma cabane que je décris ici, mais les cabanes de personnes qui n’ont pas le choix de vivre autre part que dans des cabanes. « Cabane » est un mot qui peut connoter les loisirs, les rêves ou l’imagination. Ici ça n’existe pas. Peut-être le mince espoir d’obtenir un statut de réfugié, ou de débloquer le statut de « dubliné » afin de pouvoir rester en France, ce qui n’arrivera sans doute pas…

Les cabanes nous inspirent quand elles sont le symbole de révolutions et de changements, ou quand les plus jeunes nous rappellent qu’elles ont fait partie de l’enfance. Mais ces cabanes-là, ces tentes, n’inspirent que de la tristesse et de l’indignation. Nous ne savons pas à quoi elles ressemblent de l’intérieur, si elles ont des photos de famille, si elles ont des couettes ou des draps propres, si elles sont des tunnels de désespoir ou des cabanes à rêves. Quand on passe à côté de ces campements, on voit seulement la juxtaposition des tentes et de personnes qui lavent leurs habits et leurs dents avec l’eau du canal. Et on fait comme si de rien n’était, on sait qu’on aura un bureau à quelques mètres de là, tout blanc, tout propre, à l’abri de tout ça. Et ça nous réconforte de raconter à nos amis notre aventure du matin. Ces cabanes qu’on ne choisit pas de voir, qu’on ne choisit pas d’habiter.

« Dubliné »[2] fait référence au statut d’un·e demandeur·euse d’asile conformément au « règlement Dublin » : une personne qui se trouve dans un pays européen autre que le pays où elle a fait sa première demande d’asile. En effet, un seul État européen est responsable de la demande d’asile d’une personne ressortissante d’un État tiers, le but étant d’interdire que la personne sollicite l’asile dans différents pays européens. Ce règlement ne lui donne pas le choix du pays qui examinera sa demande.

Penser des cabanes impossibles pour réenchanter nos lendemains

Alice Carabédian

Le capitaine Saru dans sa cabane/cabine à bord du vaisseau de Starfleet, le USS Discovery. Une utopie queer dans les étoiles. Capture d’écran de la saison 3 de la série Star Trek Discovery.

La cabane est un refuge, choisi ou subi. C’est la forme que peut prendre la lutte pour l’émancipation quand elle tente de s’instituer, modestement, et quand elle veut édifier un autre monde là où il n’y a que ruines et oppressions. Dans nos « milieux tempérés », la cabane est une alternative à un univers où les puissants répètent à loisir qu’il n’y en a pas, d’alternatives. Ce petit lieu autre, cette hétérotopie, en est venu à incarner le fer de lance de celles et ceux qui se battent pour des mondes (et le pluriel compte) plus justes, plus égalitaires, plus harmonieux aussi, pour d’autres façons de vivre avec les autres que soi. Ses formes sont diverses certes, mais son sens semble constant : c’est une barricade contre la destruction du vivant et pour l’hospitalité extranationale et multispécifique, contre l’aliénation des violences sociales et pour un monde résilient. La cabane nous présente le visage possible d’une histoire des luttes. Mais luttes pour quels mondes ? Comment ne pas se satisfaire des ruines, marges et miettes du capitalisme ? Comment et pourquoi vouloir plus que ces poches de résistances qu’on nomme alternatives ? Comment ouvrir les dimensions et les perspectives ? Comment rêver et désirer plus grand ? Car il y a aujourd’hui, avec l’angoisse galopante du changement climatique, des injustices sociales et raciales, des pandémies et des famines, un imaginaire collectif, culturel et intellectuel, qui s’est rué sur la cabane pour en faire une utopie réalisée. Mais la cabane, l’objet autant que le concept, n’est pas une fin en soi. La cabane est un moyen. Et quel est le poids de ce moyen lorsqu’en face on rêve de coloniser Mars et d’exporter le système économique, social et politique qui a ruiné cette planète-ci, à toutes les planètes qui auraient le malheur de se trouver sur le chemin de ces nouveaux conquistadors galactiques ? La cabane devrait être un vaisseau vers un ailleurs et non un foyer isolé. Un voyage plutôt qu’une île. S’arrêter à la cabane, imaginer que le « monde d’après » sera celui des cabanes, cela revient à s’arrêter en chemin. Le consensus autour de l’imaginaire de la cabane rejoint parfois celui du post-apocalyptique, où l’on (ré)apprend à survivre. Et cet imaginaire survivaliste tient bien plus de la dystopie que de l’« utopie réalisée ». Voilà des décennies que les auteur·e·s de science-fiction écrivent sur le sujet. Les alternatives sont des passages vers des ailleurs et des autrements. Ailleurs et autrements qu’on nomme aussi utopie. Non-lieu et bon-lieu étymologiquement. Il s’agit bien d’imaginer vers quelles utopies ces cabanes-fusées pourraient nous amener. Des cabanes-fusées qui n’ont rien à envier aux GAFAM et autres Space X, qui ont l’émancipation comme carburant, le désir comme moteur, l’excentricité comme boussole. Des cabanes-fusées qui n’auraient pas peur de la fiction et de ce qui est « impossible », qui seraient des manières de s’étrangéiser à l’infini jusqu’à devenir extraterrestre, où l’idée de norme même n’existerait plus. Ces mondes-là où virevoltent les cabanes-fusées, qui n’existent pas (ou pas encore), il faut se les figurer. Il faut se figurer ces utopies radicales. 

Septembre 2020

Pour citer cette notice:

Eloit, Ilana; Masó, Joana; Salcedo, Manuela: « Cabanes ». Dictionnaire du genre en traduction / Dictionary of Gender in Translation / Diccionario del género en traducción. ISSN: 2967-3623. Mis en ligne le 19 avril 2021: https://worldgender.cnrs.fr/notices/cabanes/.

Références

Deleuze, Gilles et Félix Guattari (1972), Capitalisme et schizophrénie. I, L’ Anti-Œdipe, Paris, Éditions de Minuit.

Deleuze, Gilles et Félix Guattari (1972), Capitalisme et schizophrénie. II, Mille plateaux, Paris, Éditions de Minuit.

Foucault, Michel ([1966] 2009), « Les hétérotopies », in Le Corps utopique, les hétérotopies, Paris, Nouvelles Éditions Lignes, p. 21-36.

Lambert, Léopold (2017), « Colonialism as a Continuous Process, Architecture as a Spatial Apparatus », The Funambulist, n° 10, p. 10-13.

Macé, Marielle (2019), Nos cabanes, Lagrasse, Verdier.


NOTES

[1] « Confinement : jusqu’à 60% d’appels d’urgence en plus en Europe pour les violences conjugales, selon l’OMS », 7 mai 2020, Franceinfo avec AFP : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement-jusqu-a-60-d-appels-d-urgence-en-plus-en-europe-pour-les-violences-conjugales-selon-l-oms_3953055.html (consulté le 11 janvier 2021).

[2] « Dubliné » fait référence au statut d’un·e demandeur·euse d’asile conformément au « règlement Dublin » : une personne qui se trouve dans un pays européen autre que le pays où elle a fait sa première demande d’asile. En effet, un seul État européen est responsable de la demande d’asile d’une personne ressortissante d’un État tiers, le but étant d’interdire que la personne sollicite l’asile dans différents pays européens. Ce règlement ne lui donne pas le choix du pays qui examinera sa demande.


ÉTIQUETTES

altérité, commun, maison, migration, utopie